Rupture du tendon d’Achille
La rupture du tendon d’Achille est la rupture du tendon propulseur du pied. Ce tendon est à la face postérieure de la cheville.
Symptômes
La rupture du tendon d’Achille a le plus souvent lieu dans un contexte d’activité sportive. Le patient décrit en général une douleur vive au niveau du tendon d’Achille au démarrage d’une course rapide. Cette douleur est « fulgurante » et interdit ensuite toute reprise de la course.
Dans certains cas, la marche est encore possible, mais en général il existe une douleur importante à la face postérieure de la cheville et la marche se fait avec une boiterie.
Lorsqu’on examine le patient allongé sur le ventre, on observe que la cheville présentant une rupture du tendon d’Achille n’est pas symétrique au côté controlatéral. C’est ce qu’on appelle la perte de l’équin physiologique. Il existe aussi une vacuité (trou) à l’endroit où devrait se situer le tendon d’Achille.
Causes / Étiologie
La rupture du tendon d’Achille peut être consécutive à une pathologie du tendon d’Achille de type tendinopathie. Dans ce cas, le patient décrit des douleurs évoluant depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois au niveau du tendon d’Achille.
Il peut exister une origine iatrogène (due à des traitements médicaux). Certains antibiotiques (Fluroquinolones, les corticoïdes et des traitements hypocholestérolémiants) ont été décrits comme facteurs de risques de rompre le tendon d’Achille. Certaines infiltrations de corticoïdes dans la gaine du tendon d’Achille peuvent être la cause d’une rupture de ce tendon. Il s’agit alors d’aléas suite à la prise de traitements médicamenteux.
Enfin, dans un grand nombre de cas, il n’y a pas d’origine retrouvée à la rupture de ce tendon. On observe cependant quelques formes familiales ou des formes bilatérales chez les patients très jeunes entre 20 et 25 ans.
Examens Complémentaires
La réalisation d’examens complémentaires dans la rupture du tendon d’Achille n’est pas obligatoire. L’examen clinique fait en général le diagnostic de façon très claire.
Si un doute persiste, on peut réaliser une échographie du tendon achilléen qui confirmera ou non le diagnostic. Il n’ya pas d’examens supplémentaires à réaliser type scanner ou IRM.
Traitement Médical
Le traitement médical peut être réalisé dans tous les cas. Il va consister en une immobilisation de la cheville en équin (pied vers le bas). Ce traitement devra être relativement long : 9 à 12 semaines d’immobilisation en résine.
Pendant toute cette période, l’appui sera formellement contre-indiqué et une anticoagulation préventive devra être mise en place.
La principale complication de ce traitement réside dans son risque de récidive, en effet il existe un risque de récidive du rupture du tendon d’Achille après traitement orthopédique qui est de l’ordre de 10 à 15%. La seconde complication peut être une cicatrisation de mauvaise qualité avec un tendon d’Achille trop long. Dans ce cas, il existe un risque de boiterie secondaire à ce traitement.
Ce traitement reste le traitement de référence dans les ruptures du tendon d’Achille après 50 ans.
Traitement Chirurgical
Le traitement chirurgical de la rupture du tendon d’Achille est à favoriser chez les patients jeunes et sans antécédent. En effet, il permet une récupération plus rapide avec une meilleure qualité fonctionnelle et un risque de récidive de la rupture beaucoup plus faible.
Dans le cadre d’une rupture du tendon d’Achille, une suture est réalisée pour remettre bout à bout les deux fragments du tendon d’Achille. Dans notre équipe, nous réalisons cette suture à ciel ouvert car nous pensons qu’il n’y a pas de réel avantage à réaliser une suture dite en percutanée.
La technique chirurgicale n’est pas dénuée de risques, en effet il existe toujours les risques de saignement per-opératoire avec des hématomes et les risques d’infection. Ces risques d’infection sont majorés en cas de non cicatrisation cutanée. La zone d’incision au niveau du tendon d’Achille est une zone à haut risque de défaut de cicatrisation, il faut donc être très soigneux quant à la suture cutanée.
L’intervention peut être réalisée en ambulatoire ou grâce à une hospitalisation courte. L’anesthésie est en générale locorégionale, c’est-à-dire avec une anesthésie uniquement du membre à opérer.
Les contre-indications médicales à cette technique chirurgicale seront donc un tabagisme trop important, une artériopathie des membres inférieurs, un mauvais état cutané ou une incurie.
Post-Opératoire
Après l’intervention, la cheville restera immobilisée dans une botte spécifique pendant 8 semaines. Les 3 premières semaines, l’appui au sol est formellement contre-indiqué. Les 3 semaines suivantes, le patient pourra s’appuyer sur sa botte pour les transferts à domicile. Enfin, les 2 dernières semaines de traitement, il pourra marcher avec la botte.
Après ces 8 semaines, la botte sera totalement retirée et le patient pourra débuter une rééducation chez un kinésithérapeute.
La reprise des activités sportives se fera progressivement. Le premier sport à pouvoir être repris sera la natation à environ 2 mois et demi post-opératoires. Seront ensuite repris la marche à pied et le vélo vers 3 mois et demi post-opératoires. Pour les sports nécessitant des démarrages rapides et des appuis solides sur les chevilles, il faudra attendre 4 mois et demi à 6 mois post-opératoires en fonction des capacités de rééducation.