Maladie de Halglund

Il s’agit d’une tuméfaction au niveau du talon qui est la conséquence d’une excroissance osseuse au niveau du talon venant en conflit avec la chaussure. La maladie d’Haglund est typiquement « la maladie des chaussures fermées ». En effet, cette pathologie laisse le patient asymptomatique l’été car les chaussures sont ouvertes et il n’y a pas de conflit sur l’arrière du talon. Lorsque le temps se refroidit et que le patient porte des chaussures fermées, alors le conflit apparaît avec une zone tuméfiée, douloureuse, rouge et chaude sur l’arrière du talon.

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Comment savoir si j’ai une maladie d’Haglund ?

La maladie d’Haglund est une douleur à l’arrière du talon lorsqu’on porte des chaussures fermées. Elle se traduit classiquement par une grosseur (tuméfaction) sur l’arrière du talon au niveau de l’insertion du tendon d’Achille. Cette tuméfaction peut ressembler à une ampoule dans un premier temps, puis elle devient dure et douloureuse. Le chaussage devient alors difficile. Ce sont les éléments cliniques qui vont nous diriger vers ce type de pathologie.

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Que puis-je faire pour avoir moins mal ?

Le premier élément à modifier est la chaussure. Dans l’idéal, il faut porter des chaussures ouvertes sur l’arrière. Lorsque les chaussures fermées sont nécessaires du fait des températures extérieures, il faut alors trouver des chaussures avec un contrefort (arrière de la chaussure) souple. Ce contrefort doit être large et haut. Il est souvent conseillé de porter des chaussures plutôt montantes. En effet, une chaussure basse type ballerine peut venir augmenter l’effet de conflit.

Existe-t-il une intervention chirurgicale ?

Oui, lorsque ce conflit devient particulièrement gênant, on peut envisager une intervention chirurgicale avec résection de la protubérance osseuse responsable de ce conflit.

Parfois lorsque ce conflit est associé à un pied dit « creux », c’est à dire avec une voûte plantaire très prononcée, on peut envisager des ostéotomies (fractures dirigées) du calcanéum de façon à obtenir une meilleure position du talon et un effet plus durable. Ce type d’intervention est tout de même relativement rare et doit être discuté au cas par cas.

Comment se déroule l’intervention et vais-je pouvoir marcher ?

Si l’intervention consiste en une résection de la protubérance osseuse :

  • l’intervention pourra avoir lieu en ambulatoire.
  • l’anesthésie sera probablement uniquement locorégionale.
  • la reprise de la marche pourra avoir lieu dès le lendemain de l’intervention. Cependant il faudra respecter un périmètre de marche, c’est à dire une distance de marche, relativement faible pendant 15 jours. Les 15 premiers jours, la marche ne sera autorisée qu’au domicile. Il faudra éviter de rester debout plus de 10 min d’affilées.
  • des séances de kinésithérapie seront prescrites pour retrouver une bonne mobilité de la cheville et de l’arrière pied.

Si l’intervention consiste en une ostéotomie du calcanéum :

 

  • l’intervention pourra être réalisée au décours d’une courte hospitalisation de 2 à 3 nuits.
  • l’anesthésie pourra être locorégionale.
  • dans les suites, une botte de marche sera mise en place pour une durée de 6 à 8 semaines. L’appui au sol (la marche) sera formellement contre-indiqué pendant toute cette période.
  • à l’issue de l’intervention, une rééducation à domicile sera prescrite.

Pourrais-je reprendre le sport après ce type de chirurgie ?

Oui, la reprise des activités sportives peut être envisagée :

  • 2 mois après une résection de la protubérance osseuse.
  • 5 mois après une ostéotomie du calcanéum.

Dans tous les cas, la reprise des activités sportives sera l’objectif numéro 1.

Pourrais-je reporter des talons après l’intervention?

Oui, ce type d’intervention doit permettre la reprise d’un chaussage sans difficulté, tant à plat que sur des talons hauts.

Existe-t-il des risques et complications à ce type de chirurgie?

Il existe les risques généraux présents pour toutes les interventions chirurgicales.

Les risques plus spécifiques à la résection de la protubérance osseuse sont le risque de réapparition de la tuméfaction osseuse, ainsi que le risque de persistance des douleurs pendant quelques semaines. En effet, cette zone opératoire peut être assez sensible et il faut parfois attendre quelques semaines avant d’observer une bonne amélioration.

Les risques spécifiques à l’ostéotomie du calcanéum sont principalement la pseudarthrose et le cal vicieux. En effet, il peut exister un défaut de consolidation (de fusion osseuse) ou un risque de malposition des pièces osseuses les unes par rapport aux autres. Dans les deux cas, une réintervention peut être nécessaire de façon corriger ce défaut.