Pieds plats

Le pied plat est défini par l’effondrement de la voûte plantaire. Le pied plat a, en général, mauvaise réputation mais il est en fait présent chez 40% de la population. Le pied plat devient pathologique que lorsqu’il est dit « sévère ».

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Comment savoir si j’ai un pied plat ?

Le diagnostic du pied plat se fait sur un podoscope. Lorsque le creux sur le bord interne du pied disparaît, on parle alors de pied plat. Il existe 3 types de pied plat: le pied plat stade 1, stade 2 et stade 3. Cette graduation va du moins sévère au plus sévère.

Un signe indirect peut vous guider. En effet s’il existe sur les chaussures une usure prématurée de l’intérieur des talons, alors il est probable que vous ayez un pied plat.

Attention, le diagnostic de pied plat est souvent fait par excès. Le pied plat n’est pas une maladie à proprement dit, il ne s’agit d’une pathologie que lorsque au pied plat s’ajoute une douleur.

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Pourquoi ai-je un pied plat?

Il existe plusieurs types de pied plat:

  • Le pied plat de l’enfant ou de l’adolescent. Il apparaît au moment de la croissance, la plupart du temps il n’est pas pathologique mais dans quelques cas, il peut y avoir une anomalie congénitale (de naissance) avec soudure anormale de certains os. Cette soudure est appelée synostose ou synchondrose. Pour savoir si le pied plat de l’enfant est lié à une anomalie osseuse ou non, il faut placer l’enfant sur la pointe des pieds. Si le pied se creuse et que le talon vient vers l’intérieur, alors le pied est dit réductible et il n’y a probablement pas de déformation osseuse. Si par contre le pied ne se cambre pas et que les talons restent vers l’extérieur, alors il faut suspecter une synostose de l’arrière-pied.
  • Le pied plat de l’adulte, pied dégénératif. Ce pied plat apparaît avec le temps. Ce type de pied plat peut être la conséquence d’une évènement traumatique tel que la rupture d’un tendon (tibial postérieur) ou la conséquence d’une dégénérescence comme l’arthrose.

Dans tous les cas, le pied plat est favorisé par le surpoids et un mauvais chaussage.

Comment faire pour stopper l’évolution du pied plat ?

Dans un premier temps, il faut impérativement résoudre les facteurs aggravants du pied plat:

  • avec la perte de poids
  • avec modification du chaussage (port de chaussures avec une voûte plantaire et un contre-fort rigide)

L’évolution du pied plat dépend de son origine. Lorsqu’il s’agit d’un pied plat bénin de l’enfant, le port de semelles orthopédiques sera suffisant et la croissance stabilisera dans la majorité des cas la déformation du pied.

Lorsqu’il s’agit d’un pied plat avec synostose de l’arrière-pied, la déformation va peu progresser mais les douleurs secondaires à cette pathologie feront probablement envisager un traitement chirurgical.

Le pied plat lié à la dégénérescence est lui d’évolution progressive et pas toujours très bien toléré. Il faut systématiquement envisager le port de semelles orthopédiques dans un premier temps. Lorsque celles-ci ne sont plus supportées, il pourra être envisagé une intervention chirurgicale.

Quel type de semelles orthopédiques dois-je porter pour mes pieds plats ?

La semelle orthopédique est généralement indispensable dans le pied plat. Elle doit comporter de façon systématique une voûte plantaire de façon à soutenir l’arche du pied. Il est souvent nécessaire de mettre en place un coin talonnier médial, c’est à dire une petite surépaisseur sous la partie interne du talon de façon à rechausser correctement l’arrière-pied. En effet dans le pied plat, l’arrière du pied a tendance à aller vers l’extérieur. Cet arrière-pied est alors appelé valgus. Si on ne corrige pas la valgus, le pied plat ne peut pas se corriger.

La prescription classique de semelles orthopédiques dans la pathologie du pied plat est typiquement celle-ci: « réalisation d’une paire de semelles orthopédiques avec voûte interne et coin talonnier interne ».

Je crains que mon enfant ait un pied plat avec synostose de l’arrière-pied. Quels examens radiologiques dois-je réaliser ?

Dans un premier temps, il faut réaliser systématiquement un bilan radiographique des pieds en charge. La prescription sera donc la suivante:

« radiographie des deux pieds face et profil en charge + radiographie des deux chevilles de face en charge avec fil de Méary ».

Ce bilan radiographique permet d’observer certains signes indirects de synostose de l’arrière-pied. Si on veut compléter le bilan, on pourra alors réaliser un examen complémentaire. Cet examen dépend de l’âge du patient.

Si l’enfant a débuté sa puberté (fille supérieure à 13 ans et garçon supérieur à 15 ans), on réalisera plutôt un scanner qui permet une bonne analyse des pièces osseuses.

Si l’enfant n’a pas débuté sa puberté (fille inférieure à 13 ans ou garçon inférieur à 15 ans), alors il vaudra mieux envisager de réaliser une IRM qui peut être un peu plus précise sur les zones fibreuses non ossifiées. En effet, les pièces osseuses de l’enfant, surtout avant une dizaine d’années, ne sont pas évidentes à analyser au scanner.

La scintigraphie osseuse doit être réservée à des dossiers compliqués. En effet, cet examen est particulièrement irradiant et n’apporte pas d’information spécifique en première intention.

Quand dois-je consulter un chirurgien ?

Un avis en chirurgie orthopédique peut être nécessaire à partir du moment où le pied plat devient douloureux ou que la déformation s’aggrave avec le temps. Enfin, il est souhaitable de consulter un chirurgien orthopédiste lorsque les semelles orthopédiques ne soulagent pas le pied plat. L’avis orthopédique n’est pas forcément indispensable dans le pied plat si celui-ci est non douloureux et stable depuis l’adolescence. Pour rappel, 40 % de la population présente un pied plat de léger à sévère.

Vais-je remarcher normalement après une arthrodèse de l’arrière-Pied?

Oui, la marche se fait sans boiterie après une arthrodèse de l’arrière-pied. Cette arthrodèse n’est tout de même pas sans conséquence. En effet, les articulations autour de l’arthrodèse peuvent être amenées à se dégrader avec le temps du fait de l’augmentation de pression sur les articulations adjacentes. Il faut donc être parcimonieux dans le nombre d’articulations arthrodésées. Le chaussage est lui aussi tout à fait standard après ce type de chirurgie.

Combien de temps vais-je rester à l’hôpital et vais-je pouvoir marcher après l’intervention?

Ce type d’intervention est en général réalisé au décours d’une hospitalisation courte, 2 à 3 nuits d’hospitalisation. Dans les suites, une botte en résine est mise en place. L’appui au sol (la marche) est formellement contre-indiqué pendant 6 à 12 semaines en fonction de l’arthrodèse réalisée. A l’ablation de la résine, l’appui peut être repris et une rééducation sera réalisée à domicile. Il faut compter 3 à 5 mois pour retrouver une marche fluide et reprendre une activité professionnelle.

Quels sont les risques et les complications de l’arthrodèse ?

Il existe les risques généraux présents pour toutes les interventions chirurgicales. Les risques plus spécifiques sont :

 

  • La pseudarthrose: c’est à dire la non fusion des deux pièces osseuses. En cas de pseudarthrose, une nouvelle intervention peut être envisagée avec greffe osseuse, c’est à dire apport d’un os de meilleure qualité au dépend de la hanche ou du tibia.
  • Le cal vicieux: en effet, il peut y avoir une mauvaise position des pièces osseuses entre elles au moment de la chirurgie. Ce type de complication est en général détecté dans les consultations post-opératoires. Il peut être nécessaire de reprendre l’intervention pour obtenir une meilleure correction de l’arrière-pied.